SENEGALAISE CATHOLIC ASSOCIATION OF AMERICA
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JULLIET-2010
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Saint du 08-07-2010
SAINT EDGAR LE
PACIFIQUE
Roi d'Angleterre
(† 975)
Il régna dix-huit ans sur l'Est-Anglie et y laissa les « lois de
Saint Edgar ».
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Saint 09-07-2010
AGOSTINO ZHAO RONG († 1815)
ET 119 COMPAGNONS
MARTYRS EN CHINE
(† 1648 - 1930)
Dès le Vème siècle, l'Évangile fut annoncé en Chine et au début du
VIIème siècle, la première église y fut édifiée. Sous la dynastie
des T'ang (618-907), la Communauté chrétienne se développa pendant
deux siècles. Au XIIIème siècle, la compréhension du peuple chinois
et de sa culture dont faisait preuve un missionnaire comme Jean de
Montecorvino rendit possible la mise en route de la première mission
catholique dans le Royaume du Milieu (avec siège épiscopal à
Beijing).
Il n'est pas étonnant que spécialement à l'époque moderne
(c'est-à-dire à partir du XVIème siècle, quand les communications
entre Orient et Occident commencèrent à être plus fréquentes), se
soit manifesté de la part de l'Église Catholique le désir de porter
à ce peuple la lumière de l'Évangile afin de valoriser encore plus
le trésor de traditions culturelles et religieuses si riches et si
profondes.
À partir donc des dernières décades du XVIème siècle, plusieurs
missionnaires furent envoyés en Chine. (...) Ce fut grâce à eux et à
l'estime que les missionnaires montrèrent pour le remarquable esprit
de recherche des savants chinois que purent s'établir des rapports
de collaboration scientifique très utiles qui servirent à leur tour
à ouvrir beaucoup de portes, jusqu'à celle de la cour impériale, et
par là, à nouer des relations très profitables avec diverses
personnes de grande valeur. (...)
À la fin du XVIème siècle et au début du XVIIème, nombreux furent
ceux qui, après la préparation requise, demandèrent le baptême et
devinrent de fervents chrétiens, en maintenant toujours avec une
légitime fierté leur identité de chinois et leur culture.
Le Christianisme fut alors perçu comme une réalité qui ne s'opposait
pas aux valeurs les plus hautes des traditions du peuple chinois, ni
se superposait à elles, mais les enrichissait d'une lumière et d'une
dimension nouvelles.
Grâce aux excellents rapports qui existaient entre certains
missionnaires et l'Empereur K'ang-shi lui-même, et grâce aux
services que ces missionnaires avaient rendus pour rétablir la paix
entre le « Tsar » de Russie et le « Fils du Ciel », c'est-à-dire
l'Empereur, ce dernier émit en 1692 le premier décret de liberté
religieuse, en vertu duquel ses sujets pouvaient suivre la religion
chrétienne et tous les missionnaires pouvaient la prêcher dans ses
vastes domaines.
Par voie de conséquence, l'action missionnaire et la diffusion du
message chrétien se développèrent notablement et nombreux furent les
chinois qui, attirés par la lumière du Christ, demandèrent à
recevoir le Baptême.
Malheureusement, la pénible question des « rites chinois » irrita
l'Empereur K'ang-shi et prépara la persécution (fortement influencée
par celle du Japon voisin), qui se répandit, ici ou là, ouverte ou
sournoise, violente ou voilée, par vagues successives, de la
première décade du XVIIème siècle à environ la moitié du XIXème
siècle, tuant missionnaires et fidèles laïcs et détruisant de
nombreuses églises.
Ce fut exactement le 15 janvier 1648 que les Tartares Mandchous,
ayant envahi la région du Fujian et s'étant montrés hostiles au
christianisme, tuèrent François Fernández de Capillas, prêtre de
l'Ordre des Frères Prêcheurs. Après l'avoir emprisonné et torturé,
ils le décapitèrent pendant qu'il récitait avec d'autres les
mystères douloureux du Rosaire. François Fernández de Capillas a été
reconnu par le Saint Siège comme le « premier martyr » de la Chine.
Vers le milieu du siècle suivant, le XVIIIème, 5 autres
missionnaires espagnols qui avaient exercé leur activité dans les
années 1715-1747, furent également tués suite à une nouvelle
persécution commencée en 1729 avec les derniers soubresauts en 1746.
C'était l'époque des Empereurs Yung-cheng et de son fils K'ien-lung.
Une nouvelle phase de persécution à l'égard de la religion
chrétienne se déroula au XIXème siècle.
Tandis que le catholicisme avait été autorisé par quelques Empereurs
des siècles passés, l'Empereur Kia-Kin (1796-1821) publia à son
encontre des décrets nombreux et sévères. Le premier remonte à 1805;
2 édits de 1811 étaient dirigés contre ceux des Chinois qui
étudiaient pour recevoir les Ordres sacrés et contre les prêtres qui
propageaient la religion chrétienne. Un décret de 1813 exemptait de
tout châtiment les apostats volontaires, c'est-à-dire les chrétiens
qui déclaraient spontanément qu'ils abandonnaient la foi chrétienne
mais frappait tous les autres.
Au cours de cette période, subirent le martyre :
Pierre Wu, catéchiste laïc, chinois, né d'une famille païenne. Il
reçut le Baptême en 1796 et passa le reste de sa vie en annonçant la
vérité de la religion chrétienne. Toutes les tentatives pour le
faire apostasier furent vaines. Une sentence de mort fut portée
contre lui et il fut étranglé le 7 novembre 1814. Il fut suivi dans
la fidélité au Christ par Joseph Zhang Da Peng, catéchiste laïc,
commerçant, baptisé en 1800 et devenu ensuite l'âme de la Mission
dans la ville de Kouy Yang. Emprisonné, il fut étranglé le 12 mars
1815.
En cette année 1815 furent émis 2 autres décrets selon lesquels on
approuvait la conduite du vice-roi du Sichuan qui avait fait
décapiter Monseigneur Dufresse, des Missions Étrangères de Paris
(MEP) et plusieurs chrétiens chinois. Il s'ensuivit une aggravation
de la persécution. Appartiennent à cette période les martyrs
suivants :
Jean Gabriel Taurin Dufresse, MEP, évêque, arrêté le 18 mai 1815,
conduit à Chengdu, condamné et exécuté le14 septembre 1815.
Augustin Zhao, prêtre diocésain chinois qui, étant d'abord un des
soldats qui escortèrent Mgr Dufresse de Chengdu à Beijing, avait été
frappé par sa patience et avait demandé à faire partie des
néophytes. Une fois baptisé, il avait été envoyé au séminaire et
ordonné prêtre. Arrêté, il eut à souffrir de cruels supplices et
mourut en 1815.
Jean de Triora, o.f.m. (Ordre franciscain des frères mineurs),
prêtre, emprisonné avec les autres au cours de l'été 1815, il fut
condamné à mort et étranglé le 7 février 1816.
Joseph Yuan, prêtre diocésain chinois, qui après avoir entendu Mgr
Dufresse parler de la foi chrétienne avait été conquis par la beauté
de cette doctrine et devint ensuite un néophyte modèle. Plus tard,
il fut ordonné prêtre et se consacra à l'évangélisation dans divers
districts. Il fut arrêté en août 1816, condamné à la strangulation
et exécuté le 24 juin 1817.
François Régis Clet, de la Congrégation de la Mission, qui, après
avoir obtenu la permission d'aller dans les Missions de Chine,
s'était embarqué pour l'Orient en 1791. Arrivé dans le pays, il mena
pendant 30 ans une vie missionnaire mortifiée; soutenu par un zèle
inlassable, il évangélisa trois immenses provinces de l'Empire
chinois : le Jiangxi, le Hubei et le Hunan. Trahi par un chrétien,
il fut arrêté et jeté en prison où il subit d'atroces supplices.
Suite à une sentence de l'Empereur, il fut étranglé le 17 février
1820.
Thaddée Liu, prêtre diocésain chinois qui refusa d'apostasier,
disant qu'il était prêtre et qu'il voulait rester fidèle à la
religion qu'il avait prêchée. Condamné à mort, il fut étranglé le 30
novembre 1823.
Pierre Liu, catéchiste laïc, chinois, arrêté en 1814 et condamné à
l'exil en Tartarie, où il resta pendant presque vingt ans. Retourné
dans sa patrie, il fut de nouveau arrêté et étranglé le 17 mai 1834.
Joachim Ho, catéchiste laïc, chinois, fut baptisé à l'âge d'environ
20 ans. Au cours de la grande persécution de 1814, il avait été pris
avec beaucoup d'autres fidèles et soumis à de cruelles tortures.
Envoyé en exil en Tartarie, il y resta presque 20 ans. Revenu dans
sa patrie, il fut de nouveau arrêté, et refusa d'apostasier. Sa
sentence de mort de la part de l'Empereur ayant été confirmée, il
fut étranglé le 9 juillet 1839.
Auguste Chapdelaine, MEP, prêtre du diocèse de Coutances (France)
entra au Séminaire des MEP et s'embarqua pour la Chine en 1852.
Arrivé dans le Guangxi à la fin de 1854, il fut arrêté en 1856,
torturé et condamné à mourir dans une cage. Il expira en février
1856.
Laurent Bai Xiaoman, laïc chinois, modeste ouvrier accompagna
Auguste Chapdelaine dans l'asile qui avait été offert aux
missionnaires. Il fut arrêté avec lui et conduit au tribunal. Rien
ne put le faire apostasier. Il fut décapité le 25 février 1856.
Agnès Cao Guiying, veuve, née dans une antique famille chrétienne,
elle était engagée dans l'instruction des jeunes filles récemment
converties par Auguste Chapdelaine. Arrêtée, elle fut condamnée à
mourir dans une cage. Elle fut exécutée le 1 mars 1856.
Le 28 février 1858, par ordre du mandarin de Maokou (dans la
province de Guizhou), furent tués 3 catéchistes, connus comme les
Martyrs de Maokou.
Aux trois, il fut demandé de renoncer à la religion chrétienne.
Comme leur réponse fut négative, ils furent condamnés à la
décapitation.
Le 29 juillet 1861, 2 séminaristes et 2 laïcs subirent en même temps
le martyre. De ces deux laïcs, l'un était cultivateur et l'autre une
veuve qui travaillait comme cuisinière au Séminaire. Ils sont connus
comme les Martyrs de Quingyanzhen (Guizhou).
L'année suivante, les 18 et 19 février 1862, cinq autres personnes
donnèrent leur vie pour le Christ : elles sont connues comme les
Martyrs de Kay-tcheou.
Entre temps, avaient eu lieu, dans le domaine politique, des
événements qui eurent des répercussions considérables sur la vie des
missions chrétiennes.
En juin 1840, le Commissaire impérial de Guangdong, voulant à juste
titre supprimer le commerce de l'opium qui était aux mains des
Anglais, avait fait jeter à la mer plus de 20.000 caisses de cette
drogue. Ce fut là le prétexte de la guerre qui suivit et qui fut
gagnée par les Anglais. Quand elle fut terminée, la Chine dût
signer, en 1842, le premier traité international des temps modernes,
suivi très rapidement d'autres avec l'Amérique et la France.
Profitant de l'occasion, la France se substitua au Portugal comme
puissance protectrice des Missions. Par voie de conséquence, deux
décrets furent émis : l'un de 1844, qui permettait aux Chinois de
suivre la religion catholique, et l'autre de 1846 qui supprimait les
peines portées autrefois contre les Chrétiens.
L'Église put alors vivre à découvert et exercer sa mission, en la
développant aussi dans le domaine de l'éducation supérieure,
universitaire et de la recherche scientifique. Avec la
multiplication de divers instituts culturels de haut niveau et leur
activité très appréciée, des liens toujours plus profonds
s'établirent graduellement entre l'Église et les riches traditions
culturelles de la Chine.
Il se passa ainsi un siècle d'expansion des missions chrétiennes,
exception faite pour la période pendant laquelle s'abattit sur elles
le malheur de l'insurrection de l' »Association de la justice et de
l'harmonie » (généralement connue comme l'insurrection des »Boxers
») au début du XXème siècle qui fut une occasion de l'effusion de
leur sang pour beaucoup de chrétiens.
Il est connu que, dans cette révolte, confluèrent les sociétés
secrètes et la haine accumulée et réprimée contre les étrangers dans
les dernières décades du XIXème siècle, à cause des vicissitudes
politiques et sociales qui suivirent la « guerre de l'opium » et
l'imposition de ce qu'on a appelé les « Traités inégaux » de la part
des puissances occidentales.
Mais le mobile de la persécution des missionnaires, même d'origine
européenne, fut très différent. Leur massacre fut provoqué par un
motif purement religieux. Ils furent tués pour le même motif pour
lequel furent exterminés les Chinois qui s'étaient faits Chrétiens.
Des documents historiques indiscutables mettent en évidence la haine
antichrétienne qui poussa les Boxers à tuer les missionnaires et les
fidèles locaux qui avaient adhéré à leur doctrine. En ce qui les
concerne, le 1 juillet 1900, un édit fut promulgué dans lequel il
était dit, en substance, que désormais le temps des bonnes relations
avec les missionnaires européens et leurs chrétiens était passé, que
les premiers devaient être immédiatement rapatriés et les fidèles
contraints à l'apostasie, sous peine de mort. Alors eut lieu le
martyre de quelques missionnaires et de beaucoup de chinois.
Quand la révolte des Boxers, commencée dans le Shandong, se répandit
dans le Shanxi et le Hunan et atteignit même le Tcheli Sud-Oriental,
alors Vicariat Apostolique de Xianxian confié aux Jésuites, les
chrétiens massacrés se comptèrent par milliers. (...)
Le fait qu'un nombre aussi considérable de fidèles laïcs chinois
aient offert leur vie pour le Christ en même temps que les
missionnaires qui leur avaient annoncé l'Évangile et s'étaient
prodigués pour eux, met en évidence la profondeur des liens que la
foi au Christ établit, en réunissant dans une seule famille des
personnes de races et cultures diverses, étroitement solidaires
entre elles, non pour des raisons politiques mais en vertu d'une
religion qui prêche l'amour, la fraternité, la paix et la justice.
En plus de ceux qui furent massacrés par les Boxers, il faut citer
Albert Crescitelli, prêtre des Missions Étrangères de Milan, qui
exerça son ministère dans le Shanxi Méridional et fut martyrisé le
21 juillet 1900.
Des années après, 2 membres de la Société Salésienne de S. Jean
Bosco Louis Versiglia, évêque et Callixte Caravario, prêtre furent
massacrés ensemble le 25 février 1930 à Li-Thaul-Tseul et vinrent
s'ajouter à la foule nombreuse des Martyrs.
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Saint 10-07-2010
SAINTE RUFINE et SAINTE SECONDE
Vierges et martyres
(IIIème s.)
Sainte Rufine et sa sœur Sainte Seconde furent martyrisées durant
les persécutions de l’empereur Valérien. Après de cruels tourments,
Rufine eut la tête fendue d’un coup d’épée et Seconde fut décapitée,
après avoir refusé d'abjurer. Leurs corps reposent près du
baptistère de Saint Jean de Latran à Rome.
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Saint 11-07-2010
SAINT BENOÎT
Père des Moines d'Occident
(480-547)
Benoît naquit dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une
des plus illustres familles de ce pays. Le Pape saint Grégoire
assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme
gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé.
Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze
ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au
service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles
de Rome, sans savoir comment il y subsisterait ; mais Dieu y pourvut
par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui
faire parvenir sa frugale provision de chaque jour.
Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan ;
celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si
terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à
abandonner sa retraite ; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa
le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson
d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa
affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson
s'est changé en un rosier : de ce buisson, de ce rosier est sorti
l'arbre immense de l'Ordre bénédictin, qui a couvert le monde.
Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage
l'avaient choisi pour maître malgré lui ; bientôt ils cherchèrent à
se débarrasser de lui par le poison ; le saint bénit la coupe, qui
se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était
dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand
peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission ; de
nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent
bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable
d'évêques, de papes et de saints.
Parmi ses innombrables miracles, citons les deux suivants : un de
ses moines avait, en travaillant, laissé tomber le fer de sa hache
dans la rivière. Benoît prit le manche de bois, le jeta sur l'eau,
et le fer, remontant à la surface, revint prendre sa place. Une
autre fois, cédant aux importunes prières d'un père qui le
sollicitait de ressusciter son fils, Benoît se couche sur l'enfant
et dit : « Seigneur, ne regardez pas mes péchés, mais la foi de cet
homme ! » Aussitôt l'enfant s'agite et va se jeter dans les bras
paternels.
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Saint 12-07-2010
SAINT JEAN GUALBERT
Abbé de Vallombreuse
(999-1083)
Saint Jean Gualbert, né à Florence, fut élevé avec soin dans les
maximes de la piété et dans l'étude des lettres ; mais à peine
était-il entré dans le monde, qu'il y prit un goût excessif. L'amour
des plaisirs l'emporta tellement, que ce qui lui avait paru criminel
ne lui offrit plus rien que de légitime et d'innocent. Il était
perdu sans ressources, si Dieu n'eût ménagé des circonstances pour
lui ouvrir les yeux et le tirer de l'état déplorable où il s'était
réduit.
Un jour de Vendredi saint, il rencontre le meurtrier de son frère,
et, plein d'idées de vengeance, il va le percer de son épée, lorsque
le malheureux, se jetant à terre, les bras en croix, le conjure, par
la Passion de Jésus-Christ, de ne pas lui ôter la vie. Gualbert ne
peut résister à ce spectacle. L'exemple du Sauveur priant pour ses
bourreaux amollit la dureté de son cœur ; il tend la main au
gentilhomme et lui dit :
« Je ne puis vous refuser ce que vous me demandez au nom de
Jésus-Christ. Je vous accorde non seulement la vie, mais mon amitié.
Priez Dieu de me pardonner mon péché. »
S'étant ensuite embrassés, ils se séparèrent. Jean se dirige de là
vers l'église d'une abbaye voisine ; il se jette lui-même aux pieds
d'un crucifix, et y prie avec une ferveur extraordinaire. Dieu lui
fait connaître par un prodige que sa prière est exaucée, et qu'il a
obtenu le pardon de ses fautes ; car le crucifix devant lequel il
priait baisse la tête et s'incline vers lui, comme pour le remercier
du pardon qu'il a généreusement accordé par amour pour Dieu.
Changé en un homme nouveau, Jean prit l'habit de Saint-Benoît et
devint un religieux si fervent, qu'à la mort de l'abbé tous les
suffrages se réunirent sur lui ; mais il ne voulut jamais accepter
la dignité qu'on lui offrait. Il se retira à Vallombreuse, qui
devint le berceau d'un nouvel Ordre, où la règle de Saint-Benoît
était suivie dans toute sa rigueur.
On trouve dans la vie de saint Gualbert toutes les austérités et
toutes les vertus qu'on rencontre dans la vie des plus grands
Saints. Par un temps de disette, il se fit conduire au grenier
presque vide, et les provisions, à sa prière, se multiplièrent au
point qu'il put distribuer du blé à tous ses couvents et à tous les
pauvres qui se présentèrent. Ayant trouvé un monastère trop riche,
il pria un ruisseau voisin de prendre la violence d'un torrent et de
renverser l'édifice, ce qui s'accomplit aussitôt. Un de ses couvents
fut dévasté, incendié, et les religieux fort maltraités : « Vous
êtes maintenant de vrais religieux, leur dit le Saint ; oh ! Que
j'envie votre sort !
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Saint 13-07-2010
SAINT HENRI II
Empereur d'Allemagne
(972-1024)
Saint Henri, surnommé le Pieux, appartenait à la famille impériale
des Othons d'Allemagne, qui joua un si grand rôle au moyen âge.
Touché d'une grâce spéciale de Dieu, il fit, jeune encore, un acte
de hardiesse que lui eût dissuadé la prudence humaine, en promettant
à Dieu de ne s'attacher qu'à Lui et en Lui vouant la continence
perpétuelle. Héritier du royaume de Bavière par la mort de son père,
il se vit obligé de prendre une épouse, pour ne pas s'exposer à la
révolte de son royaume ; le choix du peuple et le sien se porta sur
la noble Cunégonde, digne en tous points de cet honneur. Elle avait
fait, dès son adolescence, le même vœu que son mari.
Henri, devenu plus tard empereur d'Allemagne, justifia la haute idée
qu'on avait conçue de lui par la sagesse de son gouvernement ainsi
que par la pratique de toutes les vertus qui font les grands rois,
les héros et les Saints. Il s'appliquait à bien connaître toute
l'étendue de ses devoirs, pour les remplir fidèlement, il priait,
méditait la loi divine, remédiait aux abus et aux désordres,
prévenait les injustices et protégeait le peuple contre les excès de
pouvoirs et ne passait dans aucun lieu sans assister les pauvres par
d'abondantes aumônes. Il regardait comme ses meilleurs amis ceux qui
le reprenaient librement de ses fautes, et s'empressait de réparer
les torts qu'il croyait avoir causés.
Cependant son âme si élevée gémissait sous le poids du fardeau de la
dignité royale. Un jour, comme il visitait le cloître de Vannes, il
s'écria : « C'est ici le lieu de mon repos ; voilà la demeure que
j'ai choisie ! » Et il demanda à l'abbé de le recevoir sur-le-champ.
Le religieux lui répondit qu'il était plus utile sur le trône que
dans un couvent ; mais, sur les instances du prince, l'abbé se
servit d'un moyen terme :
« Voulez-vous, lui dit-il, pratiquer l'obéissance jusqu'à la mort ?
- Je le veux, répondit Henri.
- Et moi, dit l'abbé, je vous reçois au nombre de mes religieux ;
j'accepte la responsabilité de votre salut, si vous voulez m'obéir.
- Je vous obéirai.
- Eh bien ! Je vous commande, au nom de l'obéissance, de reprendre
le gouvernement de votre empire et de travailler plus que jamais à
la gloire de Dieu et au salut de vos sujets. » Henri se soumit en
gémissant.
Sa carrière devait être, du reste, bientôt achevée. Près de mourir,
prenant la main de Cunégonde, il dit à sa famille présente :
« Vous m'aviez confié cette vierge, je la rends vierge au Seigneur
et à vous. »
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Saint 14-07-2010
SAINT CAMILLE de LELLIS
Prêtre, Fondateur d'Ordre
(1550-1614)
Saint Camille de Lellis, né à Bucchianico près de Chieti dans les
Abruzzes, fut privé de sa mère dès le berceau. Malgré les heureux
présages donnés par un songe qu'avait eu sa mère avant sa naissance,
il eut une enfance peu vertueuse ; sa jeunesse fut même débauchée.
Jusque vers l'âge de vingt-cinq ans, on le voit mener une vie
d'aventures ; il se livre au jeu avec frénésie, et un jour en
particulier il joue tout, jusqu'à ses vêtements.
Sa misère le fait entrer dans un couvent de Capucins, où il sert de
commissionnaire. Un jour, en revenant d'une course faite à cheval,
pour le service du monastère, il est pénétré d'un vif rayon de la
lumière divine et se jette à terre, saisi d'un profond repentir, en
versant un torrent de larmes : « Ah ! Malheureux que je suis,
s'écria-t-il, pourquoi ai-je connu si tard mon Dieu ? Comment suis-je
resté sourd à tant d'appels ? Pardon, Seigneur, pardon pour ce
misérable pécheur ! Je renonce pour jamais au monde ! »
Transformé par la pénitence, Camille fut admis au nombre des novices
et mérita, par l'édification qu'il donna, le nom de frère Humble.
Dieu permit que le frottement de la robe de bure rouvrît une
ancienne plaie qu'il avait eue à la jambe, ce qui l'obligea de
quitter le couvent des Capucins. Lorsque guéri de son mal, il voulut
revenir chez ces religieux, saint Philippe de Néri, consulté par lui,
lui dit : « Adieu, Camille, tu retournes chez les Capucins, mais ce
ne sera pas pour longtemps. » En effet, peu après, la plaie se
rouvrit, et Camille, obligé de renoncer à la vie monastique,
s'occupa de soigner et d'édifier les malades dans les hôpitaux.
C'est en voyant la négligence des employés salariés de ces
établissements que sa vocation définitive de fondateur d'un Ordre
d'infirmiers se révéla en lui : « Nous porterons, se dit-il, la
Croix sur la poitrine ; sa vue nous soutiendra et nous récompensera.
» Les commencements de cet Institut nouveau furent faibles et biens
éprouvés ; mais bientôt le nombre des religieux s'étendit au-delà de
toute espérance.
Camille, après des études opiniâtres, s'était fait ordonner prêtre,
et il était en mesure de soutenir sa tâche. Pendant une peste
affreuse, le Saint fit des prodiges de charité ; il allait partout à
la recherche de la misère, se dépouillait lui-même et donnait
jusqu'aux dernières ressources de son monastère. Dieu bénissait le
désintéressement de son serviteur, car des mains généreuses
arrivaient toujours à temps pour renouveler les provisions épuisées.